“Dans ce projet avant tout citoyen, circlemade a permis la création de connexions entre les entreprises et les chefs d’entreprises, ensuite ça a aussi permis à ce que des citoyens s’entraident en cas de difficulté.”
Olivier Breda
Au départ du projet, une cousine travaillant en milieu hospitalier qui se retrouve sans masque au début de la crise sanitaire du coronavirus. “On a tous eu peur pour quelqu’un dans son entourage, on connait tous un médecin, une infirmière ou une personne du secteur de la santé qui s’est retrouvée en pénurie de masques et en danger pour sa santé.”
Olivier Breda (architecte et membre du cluster circlemade) veut agir, “J’ai réalisé qu’on pouvait répondre à ça. J’avais le réseau pour. J’ai contacté Jordi Tiò (également membre du réseau circlemade) et avec un ensemble de personnes ressources, de citoyens, on a monté ce projet.”
Olivier Breda, architecte et fondateur de Dzerostudio (bureau d’architecture) et Jordi Tiò designer de sa marque Isatiò (conception de vêtements dans un processus d’upcycling) mettent en commun leurs connaissances et ensemble, à l’aide d’une large communauté de citoyens bénévoles, cherchent une solution au problème de pénurie de masques en pleine montée du coronavirus qui deviendra bientôt la crise sanitaire mondiale que nous connaissons.
Le projet démarre donc sur une envie commune de se rendre utile, de participer à la solution.
Le mouvement d’entraide se consolide et l’ASBL “Même pas peur” est créée. Son objectif est de combler le manque de matériel des professionnels, de le leur fournir à des prix corrects sans spéculation de marché, et d’offrir un maximum de ce matériel à des personnes ne disposant pas de moyens financiers pour se protéger ou à des personnes vulnérables (médecins de rues, sdf, migrants, associations diverses..).
Pour concevoir ces masques il faut être inventif car la pénurie de matériaux s’étend. C’est là que les compétences disparates des membres du collectif prennent tout leur sens et le projet se construit en intelligence collective comme l’explique Olivier Breda, “Il y avait une pénurie dans le secteur médical alors on a eu l’idée de se procurer des stocks venant d’un autre secteur d’activité“, des valves utilisées dans le secteur de la ventilation et de l’air conditionné ont par exemple servi pour tester une solution de filtres pour les masques et des « réglettes » de fardes d’écoles ont été réutilisées pour ajuster le masque à la taille de chacun.
Après plusieurs prototypes et tests d’étanchéité, l’équipe aboutit à la production de masques en tissu, avec filtres, lavables et réutilisables.
Une démarche collective, initiée par deux membres du cluster circlemade, rejoints par un grand nombre de bénévoles
Le principe de fabrication est simple, chaque personne souhaitant participer à la production de masques reçoit un kit avec du tissu à coudre et des éléments à assembler pour confectionner un lot de 100 masques, ensuite collectés et acheminés vers les bénéficiaires.
Les réponses de bénévoles affluent, un premier test de 400 masques est produit, puis 2500.
Au total l’ASBL “Même pas peur”, collectif citoyen composé de 3 designers, 100 couturières, 7 livreurs et une équipe d’encadrement de 5 personnes a fabriqué et distribué plus de 12000 masques et 500 surblouses.
Pour la réalisation de ce projet Olivier Breda insiste pour mettre en avant le mouvement citoyen, la volonté d’aider dans un contexte où tout le monde s’est senti démuni par la rapidité de propagation du virus et surtout l’isolement d’un grand nombre de personnes vulnérables.
“Dans ce projet avant tout citoyen, circlemade a permis la création de connexions entre les entreprises et les chefs d’entreprises, ensuite ça a aussi permis à ce que des citoyens s’entraident en cas de difficulté. “.
Olivier Breda remarque par ailleurs l’importance du réseau pour entreprendre à Bruxelles: “Au début quand je suis arrivé à Bruxelles et que j’ai lancé mon activité je ne connaissais personne, j’ai intégré d’abord le cluster écobuild de hub.brussels et puis à sa création j’ai rejoint circlemade. C’est grâce au réseau qu’on peut avancer.”
Pour en savoir plus sur ces deux entreprises membres de circlemade :